Fin de vie : pour un débat serein et profond… pour un moment d’humanité

Le 11 mars dernier, dans La Croix et Libération, le Président de la République, Emmanuel MACRON, présentait les contours du modèle français de la fin de vie et indiquait que le projet de loi serait présenté en Conseil des ministres au mois d’avril, avant d’arriver en mai à l’Assemblée nationale pour une première lecture (cf. l’article ci-dessous intitulé « Le président de la République détaille les contours du modèle français de la fin de vie »).

Le futur projet de loi sur la fin de vie c’est d’abord une méthode : consulter et prendre le temps. Non seulement pour aboutir au meilleur texte possible mais aussi pour encourager l’écoute et la compréhension mutuelle sur un sujet d’une extrême sensibilité qui renvoie au plus profond de nous-mêmes, au plus intime de notre être. Même si les passions ne sont jamais très loin et si la politique politicienne passera par-là, il convient de créer les conditions de l’apaisement et de faire en sorte que chacun puisse se dire : « je peux me laisser convaincre ».

Pour rédiger le projet de loi, le Gouvernement s’est donc appuyé sur l’avis du Conseil consultatif national d’éthique (CCNE), sur les travaux de la Convention citoyenne sur la fin de vie ainsi que sur la consultation de patients, de familles, d’équipes soignantes et plus globalement sur divers acteurs de la société.

Ces consultations et ces avis ont permis de constater que la loi Claeys-Leonetti de 2016, qui prévoit la « sédation profonde et continue jusqu’au décès », a constitué un progrès mais qu’elle n’est pas suffisante pour répondre à l’ensemble des situations rencontrées. La décision a donc été prise d’ouvrir une aide à mourir.

Bien entendu, un soin tout particulier sera accordé aux dispositions nécessaires pour éviter toutes dérives ou tous abus. Nous serons intransigeants sur ce point. Il est également très important de bien prendre en considération l’avis des soignants et parfois leurs réticences légitimes.

Quelles que soient nos convictions respectives, la gravité du sujet doit nous conduire à l’aborder avec beaucoup de précautions, de tact et de respect mutuel, tant cette question fait appel à des convictions profondes, à l’intime même, ainsi qu’à des références morales, éthiques voire religieuses. Quoi qu’il en soit, ce moment doit être pour nous tous et pour notre société un moment fort et profond… un moment d’humanité.

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