Université de rentrée de Renaissance : la campagne de l’élection européenne lancée sur fond de guerres

Ce week-end, lors du Campus européen de Renaissance à Bordeaux, les eurodéputés de la délégation de la majorité présidentielle ont pu partager le bilan de leur action depuis 2019. L’occasion de nous projeter sur la séquence 2024-2029, qui s’ouvrira avec l’élection d’un nouveau Parlement européen en juin prochain.

Présente à Bordeaux, Ursula von der Leyen, la Présidente de la Commission européenne, quelques heures après les massacres perpétrés en Israël, a débuté son discours par ces propos : « Je condamne avec la plus grande fermeté l’attaque insensée menée par le Hamas contre Israël. Cette violence, ce n’est ni une solution politique, ni un acte de bravoure. C’est purement du terrorisme. Et Israël a le droit de se défendre. L’Union européenne se tient aux côtés d’Israël. ». À l’image d’Emmanuel Macron, qui, ce jeudi 12 octobre, a pris la parole dans une allocution (cf. Article ci-dessous « Israël : le Président de la République s’adresse aux Français ») pour condamner fermement ces attaques, Ursula von der Leyen a fait le choix de la clarté en rappelant que ces violences relevaient purement du terrorisme et a ensuite insisté sur le besoin d’Union européenne. L’avenir de la France ne peut se construire qu’à travers une Europe puissance dans un monde multipolaire.

Certes, l’Union européenne a des défauts, mais comment ne pas saluer les dépassements et les avancées qu’elle a su opérer ces dernières années. En se saisissant de la question sanitaire – pourtant hors de son champ de compétences – pour approvisionner tous les Européens (et une partie de l’Afrique) en vaccins, en adoptant un plan de relance post-COVID « verdi », précédant le Pacte vert (Green Deal), en instituant – sous la présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE) – un salaire minimum par pays, ou encore, et surtout, en agissant de concert face à l’invasion Russe en Ukraine. Chacun pourra également noter que le sujet du « plombier polonais » – qui avait envahi tout l’espace médiatique durant la campagne électorale de 2019, et qui était censé démontrer l’impuissance de l’Union européenne – a aujourd’hui été réglé et a complètement disparu des radars.

Toutes ces mesures ont été contestées par les formations politiques extrémistes (RN et LFI pour la France) et les régimes illibéraux. Les mêmes qui témoignent d’une certaine proximité et d’une réelle complaisance avec la Russie et, pour LFI s’exonèrent de condamner l’agression d’Israël par les terroristes du Hamas.

Ce n’est pas une pause, et encore moins un retrait, mais une accélération que nous devons aux Européens, alors même que plusieurs pays (Pays baltes, Géorgie, Ukraine, Moldavie, les pays de l’ex-Yougoslavie, etc.) frappent à la porte ; parmi eux, certains se sentant menacés après l’invasion russe en Ukraine et par d’autres conflits dans la région. En même temps que les Anglais commencent à regretter amèrement le Brexit, conséquence inéluctable des mensonges et du dénigrement permanent en direction de l’Union européenne et que Georgia Meloni, qui promettait un blocus en mer pour arrêter les migrants, vient maintenant supplier l’Union européenne de l’aider. Tous les populistes et démagogues mentent, trichent et flattent nos instincts les plus bas. Nous avons les mêmes en France, ils se nourrissent des problèmes et des ressentiments. Une fois au pouvoir, face à la réalité, ils sont contraints de revenir sur leurs promesses intenables.

Comme je l’expliquais déjà dans mon édito du 15 septembre dernier, la campagne pour l’élection européenne mettra en scène cette dualité. Nous devrons porter fièrement les acquis et les avancées de la construction européenne, grâce à l’action efficace du groupe Renew Europe au Parlement européen durant ces cinq années et le rôle déterminant qu’il a joué (voir ci-avant). Nous devrons insister sur l’inanité de l’action de l’extrême-droite, ainsi que sur les complaisances coupables du PS et d’EELV pour la France insoumise et sa doctrine de défiance à l’égard de l’Union européenne.

C’est une évidence, si le clivage droite – gauche reste pertinent, il est largement dépassé dans la période actuelle par le débat entre les progressistes et les populistes, entre les régimes démocrates et illibéraux, entre ceux qui se réfèrent à la science et ceux qui nourrissent le complotisme et la post-vérité, entre ceux qui dénoncent les guerres et ceux qui leur trouvent des justifications, entre ceux qui font avancer l’Europe et ceux qui se satisfont du statu quo car ils vivent des problèmes des gens… Jamais les extrêmes n’ont apporté la sérénité du vivre-ensemble et la sécurité dans l’avenir. Mais la récente élection en Slovaquie, où le populiste Robert Fico l’a emporté, doit nous alerter.

C’est bien ce débat qui structurera la campagne électorale pour l’élection européenne du 9 juin prochain. Il est essentiel que la liste de la majorité présidentielle arrive en tête devant celle du RN. Pour que les démocrates continuent à gouverner en Europe, grâce à des alliances ; sans que l’extrême-droite ait quelque chance d’y jouer un rôle d’arbitre.



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