15 Sep Élections européennes : passer les mensonges de l’extrême-droite au révélateur

Si les élections européennes du 9 juin prochain sont déjà dans les têtes des militants politiques, ce n’est pas le cas pour nos concitoyens. Pourtant, le destin et les décisions de l’Union européenne sont et seront décisifs pour apporter des réponses à leurs difficultés du quotidien et à leur appréhension de l’avenir. De l’inflation au climat en passant par la sécurité sanitaire, la guerre en Ukraine, la souveraineté énergétique, l’immigration, etc., autant de sujets qui traduisent une crainte d’effacement, voire de disparition, et qui ne peuvent trouver de réponses qu’à l’échelle européenne.

Là, le clivage droite-gauche n’est plus opérationnel. Pour preuve la multiplication des projets de listes au sein de la NUPES où les désaccords sont profonds sur une grande partie de ces sujets. C’est donc bien le national populisme et le progressisme européen qui s’affronteront. Et cette opposition ne s’arrête pas aux frontières alors que le national populisme colonise progressivement l’ensemble du continent – et de la planète – au point de faire craindre une poussée brune au Parlement européen et un risque de ne pas retrouver une majorité progressiste en juin prochain.

Alors que nombre de Français sont tentés par le vote d’extrême-droite, seule la révélation de ses mensonges pourra éviter cette progression. Quand les députés RN, à Strasbourg, votent contre la taxe carbone aux frontières, ils refusent de préserver l’emploi des Français face à la concurrence des pays et des entreprises qui n’ont cure du changement climatique. Quand ils s’opposent au plan de relance européen au moment du COVID, ils abandonnent les entreprises françaises pourtant en grande difficulté. L’idée que « nous n’avons jamais essayé » est un leurre, celle que « ça ne peut pas être pire » est fausse. Leurs votes au Parlement européen nous rappellent que leur refrain sur la protection des Français et de la France est une imposture. Quand Georgia Meloni affirme, pendant sa campagne électorale, pouvoir maitriser les flux de migrants vers l’Italie en imposant leur répartition en Tchéquie, en Pologne ou en Hongrie ou lorsqu’elle prétend vouloir imposer le contrôle des départs depuis les pays d’origine au sud de la méditerranée, elle échoue et elle ment. Les exemples sont nombreux et les mensonges de l’extrême-droite doivent être traqués.

Peut-être que le dégagisme reste difficile à contrer car nos concitoyens veulent se servir de chaque élection pour « dégager » ceux qu’ils estiment responsables de leurs turpitudes, mais notre seule chance pour éviter un désastre électoral et politique, c’est de passer les mensonges de l’extrême-droite au révélateur.