
08 Sep Une rentrée des classes porteuse de débats
Période très attendue par les parents après de longs mois de vacances d’été, la rentrée scolaire est aussi l’occasion d’annonces, de débats voire de controverses. Il faut dire que la réussite de nos enfants, la transmission, l’instruction, la formation, la transition écologique, la République, la laïcité, la lutte contre les discriminations, l’émancipation, l’égalité des chances, la santé, la parentalité… sont autant de sujets qui passent par l’école de la République et qui confèrent à la rentrée des classes un caractère symbolique s’apparentant à un rite républicain.
Cette rentrée n’échappe pas à la règle en nourrissant autant de débats qu’il existe d’enjeux à relever. Au point que la Président de la République, Emmanuel Macron, a fait de l’école son « domaine réservé » – annonçant d’ailleurs à la fin de l’été qu’il souhaitait la mise en place d’une rentrée anticipée, dès le 20 août, pour permettre aux élèves en difficulté de bénéficier d’un « rattrapage ». Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, a donné ses instructions pour relever le défi qui est devant nous.
Déjà, le suicide, cette semaine à Poissy, d’un adolescent de 15 ans, victime de harcèlement, vient tristement nous intimer d’aborder cette question de front à l’école, afin de faire valoir le respect mutuel. Dès la mi-août, Gabriel Attal avait par ailleurs pris un arrêté pour que les sanctions contre les élèves harceleurs soient plus fortes et pour que les harceleurs soient changés d’école, et non l’inverse.
Par ailleurs, alors que la France se rapproche du plein-emploi après des décennies de chômage massif, l’école doit s’ouvrir beaucoup plus vers les métiers et les formations professionnelles pour réduire plus encore le chômage chez les jeunes, même s’il est déjà en baisse sensible depuis 2017.
Aussi, et c’était une promesse du Président de la République, tous les enfants bénéficieront de 30 minutes de sport par jour, à l’école, pour lutter contre la sédentarité et l’obésité, se sentir bien dans son corps.
Évidemment, l’écologie est désormais très présente dans les programmes et au cœur des échanges. Il faudra cependant éviter de s’installer dans le « y’a qu’à, faut qu’on ».
Encore, face aux atteintes à la laïcité qui se multiplient dans les établissements scolaires, et parce que l’école de la République doit rester un lieu où nos enfants peuvent, en toute liberté, se forger une opinion et s’émanciper, le ministre Gabriel Attal a annoncé qu’on ne pourrait plus, à l’école, porter l’abaya, et le qamis, sa version masculine. Le Conseil d’État, considérant que l’abaya revêt « une logique d’affirmation religieuse », a confirmé le ministre dans sa position. Tout comme une boule de pétanque lancée sur un policier peut se transformer en arme « par destination », l’abaya peut révéler une inclination religieuse « par destination ». En prenant cette décision courageuse, le ministre a donné un cadre légal permettant aux chefs d’établissement de faire appliquer sans aucune ambiguïté la laïcité dans nos écoles.
Au-delà de la question de la laïcité, cette polémique a permis d’ouvrir le débat sur la nature vestimentaire à l’école.
Enfin, la nécessité de mieux reconnaître les enseignants et de leur apporter la considération qu’ils méritent se traduira par une meilleure rémunération de base mais aussi, au travers du «Pacte enseignant», par une revalorisation du salaire des enseignants pour les tâches supplémentaires qu’ils voudront bien assumer pour palier l’absence de leurs collègues ou encore mieux accompagner les enfants en difficulté scolaire.