Des mesures d’urgence pour la pédiatrie face à l’épidémie précoce de bronchiolite en France

Les services de pédiatrie médicale sont confrontés, chaque année, à des vagues épidémiques diverses : grippe, gastro-entérite, bronchiolite. Chaque année, près de 30% des nourrissons de moins de deux ans sont touchés par la bronchiolite, soit environ 480 000 cas par an.

Si les décès imputables à lépidémie sont très rares (inférieurs à 1%), la maladie place chaque année le système de santé en tension, tant en ville qu’à l‘hôpital : 2 à 3% des nourrissons de moins d‘un an sont hospitalisés pour une forme sévère de bronchiolite.

Alors que lépidémie débutait traditionnellement mi-octobre, pour atteindre un pic en décembre et se terminer à la fin de l‘hiver, notre pays connaît cette année, comme l‘an dernier, une épidémie précoce : elle a, en effet, débuté dès début de septembre et se rapproche, en cette mi-octobre, des niveaux traditionnellement atteints au cours de la première décade de novembre.

La situation est particulièrement préoccupante en Ile-de-France, où 13 enfants ont dû être transférés vers d‘autres régions, faute de places disponibles.

Au surplus, l‘aggravation de l‘état de santé mentale de certains enfants et adolescents conduit un grand nombre d‘entre eux à devoir recourir aux urgences pour des situations parfois critiques.

Face à cette situation préoccupante, le ministre de la Santé et de la Prévention s’est mobilisé sans tarder, pour échanger avec les représentants concernés.

À la demande du président de la République et de la Première ministre, afin d‘assurer une prise en charge satisfaisante des enfants et répondre à l‘inquiétude de la profession, des mesures immédiates ont été décidées sur le sujet :

o   Déblocage d‘une enveloppe exceptionnelle de 150 M€ pour soutenir les services hospitaliers en tension ;
o   Lancement d‘une campagne de communication dédiée aux mesures que chacun peut prendre pour lutter contre lépidémie : lavage des mains, port du masque lorsque l‘on est enrhumé, etc.
o   Mobilisation pour privilégier, avant passage aux urgences, l‘appel au 15, qui permet d‘orienter les familles vers la prise en charge la plus adaptée après évaluation par un médecin de la situation de l‘enfant ;
o   Réactivation des mesures de soutien à la coopération ville / hôpital, pour que les enfants puissent être plus facilement pris en charge chez un médecin généraliste ou un pédiatre en cas de soin non programmé.

La santé de l‘enfant est une priorité, tant dans une logique de prévention, que d‘accès aux soins. Pour traiter les difficultés plus fondamentales de la pédiatrie, le Gouvernement organisera au printemps 2023 des Assises de la pédiatrie.

Elles permettront d‘identifier avec l‘ensemble des parties prenantes des réponses nouvelles aux difficultés structurelles du secteur et aux inquiétudes des familles.

Cela prendra la forme d‘un temps d‘échange national de toutes les spécialités concernées, autour des grandes thématiques telles que les places respectives de la ville et de l‘hôpital, la formation initiale et continue des professionnels, la démographie des professions du champ de la pédiatrie, ou encore la place des infirmiers puériculteurs et réflexions autour de la pratique avancée.

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