Sahel : la France et ses alliés adaptent leur mobilisation dans la lutte contre le terrorisme

Le mercredi 16 février, à la veille du sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine et à l’initiative de la France, les pays sahéliens et voisins ainsi que les partenaires internationaux se sont réunis à l’Elysée pour échanger sur la situation au Sahel.

A la suite de ces échanges, la France, les dirigeants des pays du Sahel et les partenaires internationaux ont publié une déclaration commune sur la lutte contre la menace terroriste et le soutien à la paix et à la sécurité au Sahel et en Afrique de l’Ouest.

Ces Etats ont réaffirmé leur détermination à soutenir le Mali et sa population dans leurs efforts pour une paix durable et la stabilité, ainsi que pour combattre les menaces terroristes au Sahel.

A ce titre, cette coalition d’Etats alliés constate et regrette que les autorités maliennes de transition n’aient pas tenu leurs engagements envers la CEDEAO, soutenue par l’Union africaine, d’organiser des élections présidentielles et législatives avant le 27 février 2022. La France et ses alliés exhortent les autorités maliennes à achever la période de transition et à organiser des élections libres, équitables et crédibles. Ils soutiennent pleinement les efforts déployés par la CEDEAO et l’UA pour le retour du Mali à l’ordre constitutionnel dans les meilleurs délais.

Cette coalition exhorte, par ailleurs, les autorités maliennes à réengager un dialogue constructif avec la CEDEAO et l’UA, au plus haut niveau, afin de trouver une solution en faveur de la stabilité et du développement du Mali et de toute la région.

En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les Etats Européens opérant aux côtés de l’opération Barkhane et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali et ont donc décidé d’entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations. En étroite coordination avec les Etats voisins, ils ont également exprimé leur volonté de rester engagés dans la région, dans le respect de leurs procédures constitutionnelles respectives.

A la demande de leurs partenaires africains, et sur la base de discussions sur les futures modalités de leur action conjointe, ils ont néanmoins convenu de poursuivre leur action conjointe contre le terrorisme dans la région du Sahel, notamment au Niger et dans le Golfe de Guinée, et ont engagé des consultations politiques et militaires avec eux dans l’objectif d’arrêter les paramètres de cette action commune d’ici juin 2022.

La France et ses alliés soulignent la contribution essentielle de la MINUSMA à la stabilisation au Mali, à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, à la protection du peuple malien, notamment des droits humains, et à la création d’un environnement sûr pour l’aide humanitaire. Ils reconnaissent également l’engagement et le prix payé en termes de vies humaines par les pays contributeurs de troupes et de policiers.

De même, ces Etats alliés rappellent la contribution substantielle de l’Union européenne et de ses missions à la paix et la sécurité au Sahel. Ils réaffirment l’objectif crucial de renforcer les moyens et capacités des forces de sécurité des pays de la région et d’accroître ainsi la sécurité des populations locales là où, et si, les conditions nécessaires sont réunies.

Compte tenu des impacts de la situation sur la population malienne, cette coalition internationale souligne son engagement de longue date envers le peuple malien, ainsi que sa volonté de continuer à s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité en mobilisant l’aide pour répondre aux besoins immédiats et à plus long terme de la population. Elle réaffirme aussi sa disponibilité à poursuivre le dialogue avec les autorités de transition maliennes.

Afin de contenir la potentielle extension géographique des actions des groupes armés terroristes en direction du Sud et de l’Ouest de la région, les partenaires internationaux indiquent leur volonté d’envisager activement d’étendre leur soutien aux pays voisins du Golfe de Guinée et d’Afrique de l’Ouest, sur la base de leurs demandes. Ces actions viendraient soutenir les initiatives et organisations régionales pertinentes telles que l’UA, la CEDEAO, le G5 Sahel et l’Initiative d’Accra et renforcer les stratégies nationales visant à améliorer la résilience ainsi que les conditions de vie et de sécurité dans les régions les plus vulnérables.

La France et ses alliés internationaux demandent au Haut-représentant de la Coalition pour le Sahel d’organiser rapidement une réunion ministérielle de la Coalition, qui aura pour objet d’établir un bilan de la feuille de route adoptée en mars 2021 et de prendre en compte ces nouvelles orientations.

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