La stratégie de vaccination dévoilée

Le Premier ministre s’est exprimé jeudi 3 décembre pour présenter la stratégie de vaccination voulue par le Gouvernement et le Professeur Alain Fischer, immunologue, en charge d’encadrer la future campagne.

L’arrivée du vaccin est une arme supplémentaire dans la lutte contre l’épidémie et elle est le fruit de la mobilisation exceptionnelle de tous les acteurs mondiaux de la recherche et de la science qui ont permis de développer tous ces vaccins dans des délais inédits qui permettront d’entamer la campagne de vaccination environ 1 an après l’apparition du virus. Ce délai ne signifie cependant en aucun cas une précipitation au détriment de la sécurité sanitaire des vaccins.

Avant le 29 décembre prochain, l’Agence européenne des médicaments se prononcera sur l’autorisation de mise en circulation sur le marché de deux vaccins. La décision d’autoriser un vaccin ne dépend donc pas du Gouvernement mais bien d’une autorité indépendante européenne et d’autorités nationales également indépendantes comme la Haute Autorité Sanitaire, chargée de définir les publics prioritaires à vacciner.

La responsabilité du Gouvernement est donc que tout vaccin mis sur le marché ait bien reçu toutes les autorisations nécessaires pour assurer une vaccination des Français en toute sécurité et garantir que les vaccins arrivent rapidement.

4 objectifs prioritaires

Le premier objectif a été de garantir que la France disposera du nombre de vaccins nécessaires le moment venu.

Dès le printemps dernier, la France avait proposé à ses voisins européens d’acquérir ensemble les vaccins pour peser plus fort dans les négociations avec les laboratoires et pour éviter la logique du « premier arrivé, premier servi » engendrant une compétition inutile et contre-productive. 6 contrats d’approvisionnement ont été signés au niveau européen, avec des quantités fixées au prorata des populations des Etats, soit 15% pour la France. Notre pays disposera d’un potentiel de 200 millions de doses, ce qui permettra de vacciner 100 millions de personnes soit plus que nos besoins ; il s’agit d’une marge de sécurité.

La vaccination sera gratuite pour tous, le Gouvernement ayant budgété 1,5 milliard d’euros dans le PLFSS.

Le deuxième objectif est de vacciner en priorité les personnes pour lesquelles le virus est le plus dangereux.

La Haute Autorité Sanitaire a établi un ordre très précis des personnes à vacciner, une recommandation qui sera rigoureusement suivie par le Gouvernement. 1 million de personnes seront vaccinées en janvier, à savoir les personnes âgées en EHPAD et les professionnels en établissements accueillant des personnes âgées et présentant un risque accru de forme grave ou de décès.

A partir de février, le spectre des personnes pouvant se faire vacciner sera élargi progressivement : les plus de 75 ans, puis les personnes âgées entre 65 et 74 ans et enfin les professionnels de santé et du médico-social âgés de 50 ans et plus et/ou présentant des comorbidités. Une stratégie de vaccination grand public devrait ensuite commencer à partir du printemps prochain.

Le troisième objectif est de construire une logistique adaptée pour stocker et acheminer ces vaccins.

Le matériel nécessaire pour stocker a été acheté et la France est prête notamment pour certains vaccins nécessitant des conditions de stockage très spécifiques, comme des super réfrigérateurs.

Enfin le quatrième et dernier objectif est de construire une stratégie vaccinale qui correspond à trois impératifs : sécurité, transparence et proximité

  • Si un vaccin est autorisé c’est au terme d’une procédure rigoureuse et stricte, rien ne sera démarrer sans l’avis de la Haute Autorité Sanitaire. Un dispositif de pharmacovigilance et de suivi pour les personnes vaccinées sera également mis en place ;
  • Une transparence totale sera de mise : la stratégie vaccinale sera présentée au Parlement dans le cadre d’un débat. Le Président de la République a voulu que les citoyens aient connaissance des débats scientifiques, il sera donc du ressort du Conseil économique, social et environnemental d’organiser et d’animer l’association de la société civile à la conception et au suivi de la stratégie vaccinale ;
  • Proximité, enfin, avec l’implication de médecins généralistes dans les territoires pour la réussite de la stratégie grand public. Chacun aura donc l’opportunité de se faire vacciner par un professionnel de santé proche de chez lui et qu’il connaît déjà.

 

Une sécurisation industrielle des approvisionnements a également été assurée avec une production quasi intégrale sur le sol européen et français, avec des sites de production en Eure-et-Loir et en Indre-et-Loire.

Au cours des prochains mois le vaccin ne changera cependant pas le cours de l’épidémie, il faudra maintenir les gestes barrières et notre stratégie actuelle.

C’est avec un effort collectif important que nous pourrons retrouver nos vies normales : se faire vacciner, c’est se protéger soi-même mais c’est aussi protéger les autres.

Une nouvelle étape va s’ouvrir avec le vaccin, avec comme horizon, de sortir enfin de la crise de la Covid.

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