Eric Alauzet s’engage en faveur de l’homéopathie

La Haute Autorité de Santé rendra prochainement un avis sur le bien-fondé du remboursement de l’homéopathie.

Un certain nombre de députés, parmi lesquels Eric Alauzet, a souhaité alerter les ministres Agnès Buzyn, Bruno Le Maire et Agnès Pannier-Runacher sur ce sujet. Un courrier leur a donc été envoyé, leur rappelant les conséquences d’un éventuel déremboursement sur le plan social, industriel et financier :

 

Mesdames les Ministres,

Monsieur le Ministre,

Le ministère des Solidarités et de la Santé a saisi la Haute Autorité de Santé (HAS) pour connaitre son avis sur le bien-fondé du remboursement de l’homéopathie. Elle rendra celui-ci en juin.


Nous tenions particulièrement à attirer votre attention sur les conséquences d’un déremboursement de l’homéopathie. Trois laboratoires sont aujourd’hui directement concernés par cette décision : Lehning, Weleda et également l’entreprise Boiron fortement impliquée sur l’ensemble du territoire. Boiron affirme que 1 300 emplois sont menacés dans sa société, en cas de déremboursement, ce qui représente environ 50% de ses effectifs en France. Nous pouvons imaginer les mêmes conséquences pour les deux autres laboratoires.


De plus, les usines produisant les médicaments homéopathiques sont disséminées sur l’ensemble du territoire métropolitain, la fin du remboursement créerait ainsi une forme de plan social à l’échelle nationale. Bien des régions seront touchées. Je pense notamment au leader mondial, Boiron, qui dispose d’usines de fabrication dans le département du Rhône, dans le département de Seine et Marne ainsi que dans le département du Loir-et-Cher, et qui dispose également de trente et un établissements de distribution dans chaque région de notre pays.


Boiron est une entreprise qui exporte fortement, une entreprise qui est le leader mondial du secteur homéopathique. C’est une entreprise permettant à la France d’améliorer l’état de sa balance commerciale, il serait ainsi dommageable de casser cette dynamique par une réforme de santé publique.


Par ailleurs, il est nécessaire de se rappeler que l’homéopathie est remboursée aujourd’hui à hauteur de 30% par l’Assurance-maladie. En 2017, le remboursement de l’homéopathie a représenté 129,6 millions d’euros, ce qui n’équivaut qu’à 0,65% des 19,9 milliards d’euros de remboursements annuels. L’ordre de grandeur permet de mieux comprendre l’impact financier de cette pratique médicale sur le financement de la Sécurité Sociale.

Enfin, plusieurs études estiment qu’un patient soigné par ce mode de traitement coûte 35% moins cher à la Sécurité Sociale. Ainsi, le déremboursement de l’homéopathie pourrait avoir un coût important sur le financement de la Sécurité Sociale. L’hypothèse, en cas de déremboursement de l’homéopathie, du détournement massif des patients vers des médicaments remboursés mais ayant un coût nettement plus élevé, pourrait annuler les éventuelles économies attendues, sans compter le coût des possibles effets secondaires des médicaments remboursés (antibiorésistance et allergies aux antibiotiques, anti-inflammatoires dangereux, conséquences des anxiolytiques et hypnotiques, etc.). Rappelons que le prix moyen d’un médicament homéopathique est de 2,70 euros alors que le prix moyen d’un médicament conventionnel est de 10 euros selon le rapport 2017 du CEPS. L’effet du déremboursement pourrait donc, être contre-productif.


Les conséquences de cette décision ne seront pas uniquement médicales, mais également sociales, industrielles et financières.


Nous vous prions de croire, Mesdames les Ministres, Monsieur le Ministre, en l’expression de nos salutations distinguées.

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