14 Déc Les premières propositions du député Eric Alauzet dans le cadre du débat national
Le débat qui s’ouvre permettra d’entendre les français, la parole de tous les citoyens, leurs inspirations pour le futur, leurs solutions aux problèmes que rencontre notre société. Je participerais à celui-ci et porterais auprès d’eux des propositions pour ce monde de demain. Elles s’articuleront principalement autour de trois axes qui, je le pense, sont essentiels et répondent à nombre des demandes entendues ces dernières semaines.
L’équité fiscale et la progressivité de l’impôt
La création d’un « Impôt sur la fortune héritée » sur les très hautes successions (plus de 800 000 euros)
Cette taxation concernerait uniquement les français possédant des capitaux très importants et qui ont alors bénéficié de la suppression de l’ISF. Elle s’appliquerait à un moment clef de la transmission des inégalités sociales : la succession. Les recettes permettront notamment de financer la restitution sociale de la taxe carbone.
Pour une efficacité forte, la création de cet impôt devra être accompagnée d’une réflexion sur les possibilités d’optimisation qui sont aujourd’hui ouvertes en matière de succession et qui, nécessitant souvent un haut degrés d’expertise et le recours aux services de professionnels, profitent très majoritairement aux plus riches. En parallèle, un geste pourra être fait pour les petites successions avec, par exemple, une augmentation de l’abattement appliqué pour le calcul de l’impôt.
L’élargissement des taxes sur les biens ostentatoires
Si des taxes existent bien sur les biens de luxes et ont été renforcées en 2018, certains types de biens, comme les œuvres d’art, restent en dehors de leur champ ou faiblement taxés en comparaison de leurs valeurs.
Il apparaît donc juste de réfléchir à la taxation de l’ensemble de ces biens, dont la détention est parfois réservée aux niveaux de richesse le plus extrême et n’est pas créatrice de valeur pour notre société.
L’élargissement de l’assiette de la taxe sur les transactions financières (TTF)
Aujourd’hui la TTF s’applique uniquement sur les transactions boursières vers des entreprises de 1 milliards de capital ou plus à un taux de 0,3%. Afin d’en accroître l’effet, il serait possible de réduire son seuil d’application, à 10 millions de capital par exemple, et d’en augmenter le taux.
Son application sur les transactions « intra-day », intéressante mais particulièrement difficile à mettre en place, pourrait faire l’objet de discussion au niveau européen.
La lutte contre la fraude et l’évasion fiscale
La validation des schémas fiscaux des grandes entreprises en Assemblée Générale ou par le comité d’audit
Le renforcement exceptionnel des moyens accordés à la nouvelle police fiscale de Bercy
En 2018, avec l’adoption du projet de lutte contre les fraudes, le Ministère de l’Economie et des Finances s’est doté d’une police intégrée de lutte contre l’évasion et la fraude fiscale. Afin de maximiser l’impact de celle-ci, je propose d’y débloquer des moyens exceptionnels pour cibler la grande fraude. Notons que le coût immédiat d’une telle mesure pourrait rapidement être compensé par l’action de cette police fiscale.
Le rééquilibrage démocratique des institutions et l’ouverture à la participation citoyenne
La prise en compte du vote blanc
L’introduction d’une part de proportionnelle
Créer un pôle et un fonds « budget participatif » permettant d’accompagner les collectivités dans la mise en place de cet outil démocratique
La constitution d’un budget participatif est une pratique qui se diffuse progressivement dans les villes d’Europe. Elle soulève partout l’intérêt des citoyens qui y voient un outil pour influencer directement la politique locale et améliorer leur quotidien.
Dans une logique de coopération entre Etat et collectivités, au service des citoyens, je propose que soit créé, dans le cadre de l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT) en cours de construction, un pôle « budget participatif » permettant aux collectivités qui le souhaitent d’être accompagnées dans la mise en place d’un tel outil démocratique. Ce pôle apporterait une expertise technique et juridique aux collectivités intéressées, fournissant le support nécessaire aux collectivités de petites et moyenne taille et permettant de réduire pour elles le coût de mise en place d’un budget participatif, qui aurait pu nécessiter le recours à des prestataires ou la mobilisation importante des employés.
En complément de ce pôle, et afin d’inciter au développement des budgets participatifs, les collectivités pourraient bénéficier d’un financement spécifique provenant d’un Fonds national « budget participatif ». Les très grandes villes seraient exclues de ce financement.
Ce Fonds pourrait être complété par la mise à disposition des collectivités, via le pôle évoqué précédemment, d’une plateforme de « crowdfunding » permettant le financement de projet locaux par les citoyens français.
Ces dispositifs permettront à toutes les collectivités, et non plus uniquement quelques villes mieux dotées, de s’équiper d’un budget participatif