
29 Sep Harcèlement scolaire : la volonté de dire « stop ! »
« Marion, 13 ans. Evaëlle, 11 ans. Dinah, 14 ans. Ambre, 11 ans. Lucas, 13 ans. Thibault, 10 ans. Chanel, 12 ans. Marie, 15 ans. Lindsey, 13 ans. Nicolas, 15 ans. ». C’est par cette énumération glaçante que, ce mardi 26 septembre, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Gabriel ATTAL, a débuté sa réponse à ma collègue Virginie LANLO qui l’interrogeait, lors des questions d’actualité au Gouvernement, sur le Plan Harcèlement présenté cette semaine par l’exécutif.
Ces drames témoignent de la souffrance indicible qui a anéanti ces jeunes victimes et nous interpellent sur la légitime incompréhension des familles et des parents dévastés par la disparition de cet enfant chéri que la société leur prend.
Nous avons encore en mémoire le plaidoyer vibrant du candidat Emmanuel Macron lors de son meeting du 2 avril 2022 à Paris La Défense Arena faisant de la protection de l’enfance, de la protection de nos enfants, son deuxième grand combat (après celui des violences faites aux femmes et de l’égalité femme-homme). « Il nous faut protéger nos enfants des violences qu’ils subissent, des réseaux sociaux, du harcèlement dont ils sont trop souvent victimes » lançait -il dès le début de son discours.
Guidée par la volonté de dire « stop ! » au harcèlement scolaire, la Première ministre a présenté, ce mercredi 27 septembre 2023, un plan interministériel d’action contre le harcèlement scolaire, qu’elle a qualifié de « priorité absolue » après que Gabriel Attal ait lui-même déclaré devant la représentation nationale qu’il faisait de ce sujet sa priorité.
Les mesures annoncées et énoncées par la Première ministre sont nombreuses mais c’est d’abord l’état d’esprit de mobilisation et d’attention à nos enfants auquel elle enjoint toute la société sur lequel il faut insister ; une attitude de bienveillance, de respect mutuel et de respect des différences.
De tous temps, les enfants et les adolescents ont repéré assez vite tel ou tel de leur camarade différent. Différent par sa taille ou son poids, sa timidité ou son bégaiement, sa voix ou son handicap, ses oreilles ou ses lunettes, son milieu familial ou ses amitiés, son comportement ou ses préférences, etc. Ils peuvent le choisir comme cible et devenir impitoyables surtout quand un phénomène de bande s’installe. La question du repérage et du signalement de ces situations constitue le préalable à toute action résolue afin de protéger les enfants harcelés le plus tôt possible. Il ne s’agit pas d’isoler ces enfants et encore moins de les retirer de leur milieu, comme on éloignait de leur domicile les femmes menacées par leur conjoint. Il s’agit bien d’agir sur les auteurs de harcèlement et les personnes qui les entourent, à commencer par leurs parents et les éventuels camarades qui auraient pu être entraînés dans cette sinistre entreprise. Il convient également d’apporter un soutien psychologique à ces enfants qui peuvent présenter des fragilités. Ces situations requièrent, en direction des enfants ou adolescents harceleurs et de leurs parents, tout à la fois, de l’information et des explications, des échanges et du dialogue, du respect et des exigences, si nécessaire des interdictions et des exclusions.
Ce Plan ambitieux doit permettre d’enfin dire « stop ! » au harcèlement scolaire et ainsi de mieux protéger nos enfants. L’école doit rester un lieu sécurisé permettant l’émancipation des individus et des citoyens pour construire, ensemble, une société apaisée où chacun est respectueux de l’autre.