Présentation de la nouvelle stratégie nationale en faveur des métiers d’art

La Ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, et la Ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, Olivia Grégoire, ont présenté ce mardi 30 mai la nouvelle stratégie nationale en faveur des métiers d’art.

Les métiers d’art sont des métiers manuels artisanaux qui mobilisent des savoir-faire traditionnels de haute technicité, souvent d’exception, associés à des berceaux géographiques historiques (porcelaine de Limoges, cristal de Lorraine…). Métiers de la main, ils nécessitent des années de pratique avant d’atteindre une maîtrise parfaite des gestes. Spécificité nationale reconnue, les métiers d’art sont partout dans le monde les ambassadeurs de l’excellence française.

La liste des 281 métiers d’art a été fixée par l’arrêté du 24 décembre 2015, regroupant différents domaines (verre et cristal, céramique, spectacle, textile, facture instrumentale…). Selon les estimations actuelles, les métiers d’art représentent plus de 60 000 entreprises et 150 000 professionnels pour un chiffre d’affaires cumulé estimé à 19 milliards d’euros en 2019, dont 8 milliards à l’export. Cet écosystème repose à 80% sur la créativité et l’expertise d’artisans indépendants. Actif patrimonial majeur et secteur d’avenir pour l’économie française, les métiers d’art peuvent jouer un rôle considérable dans une économie plus respectueuse des individus et des ressources.

Depuis 2005, avec le label « entreprises du patrimoine vivant » (EPV), l’État a mis en lumière des entreprises uniques qui détiennent un savoir-faire d’excellence alliant tradition et innovation. Ce label s’accompagne d’un cadre fiscal avantageux via le crédit d’impôt métiers d’art. Ces entreprises du patrimoine vivant sont devenues un atout majeur du secteur, aux côtés de la filière luxe et des grandes maisons de réputation internationale.

Porté en grande partie par de très petites entreprises et une grande hétérogénéité d’acteurs et de métiers, le secteur de l’artisanat d’art souffre toutefois de son éclatement, d’un manque de structuration en tant que filière, d’un manque de lisibilité et de visibilité, que ce soit en France ou à l’international.

Pour répondre à ces enjeux, mieux soutenir les métiers d’art, préserver leur excellence, valoriser leur diversité, garantir leur transmission aux futures générations et les accompagner dans leur développement international, le Gouvernement a décidé de déployer une nouvelle stratégie nationale en faveur des métiers d’art et du patrimoine.

Ambitieux, ce plan porté par le ministère de la Culture et le ministère du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, est la première politique publique structurelle consacrée exclusivement aux métiers d’art. Il renforce le soutien des pouvoirs publics à travers des mesures concrètes pour répondre aux attentes exprimées par ses acteurs, autour de cinq grands axes : jeunesse, formation, territoires, innovation et international. Il s’appuie sur les manufactures nationales ainsi que plusieurs organismes associés :  l’Institut National des Métiers d’Art, les Chambres des métiers et de l’artisanat, Bpifrance ou encore la Banque des Territoires. Piloté de manière originale avec l’appui de « référents » au rôle fédérateur, il a vocation à créer des synergies nouvelles entre acteurs privés et publics. Surtout, il donne aux métiers d’art les moyens et les capacités de se structurer véritablement en filière et c’est là l’objectif que les ministères de la Culture et de l’Artisanat se donnent. L’enjeu est de conclure, d’ici 2025, en lien avec les acteurs privés, un contrat stratégique de filière qui permettra de déployer en faveur des métiers d’art une grande politique économique et culturelle cohérente et durable.

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