Le Gouvernement annonce une feuille de route pour poursuivre et intensifier les actions menées pour prendre en charge les « Covid longs »

Après une infection au COVID-19, certains patients présentent une décroissance lente des symptômes initiaux de la maladie et sont souvent guéris dans les 3 mois suivant l’infection. En revanche, lorsque ces symptômes initiaux, auxquels peuvent s’ajouter d’autres symptômes survenus secondairement, persistent au-delà des 3 mois de l’épisode aigu, on parle d’état post-Covid plus communément appelé « Covid long ».

Cet état de santé chronique se définit par des symptômes ayant des conséquences sur la vie sociale, familiale ou professionnelle. Ces présentations et conséquences sont très variables d’une personne à l’autre et l’évolution même de ces symptômes est fluctuante.

L’OMS estime qu’un quart des personnes qui ont été infectées par le SARS-CoV-2 présentent des symptômes qui persistent plus d’un mois et qu’au moins une personne sur dix est toujours malade après 12 semaines. Parmi ces derniers, on peut estimer que 10 % d’entre eux se trouveront dans une situation dite « complexe ». En France, on estime donc que 700 000 (10 %) ont présenté ou présentent des symptômes persistants plus de 3 mois, et donc que 10 % d’entre eux se trouveront dans une situation dite « complexe » et pourront nécessiter de structures spécifiques de prise en charge.

Identifiés dès la fin de la première vague épidémique au printemps 2020, les Covid longs ont fait l’objet d’une attention particulière du Gouvernement afin de prendre en charge les personnes atteintes et de développer la compréhension de la maladie.

L’objectif est que chaque personne présentant des symptômes persistants post Covid puissent trouver à proximité de son domicile une solution de prise en charge adaptée à sa situation, évitant ainsi l’errance médicale et la consommation de soins non pertinents.

Les Agences régionales de santé ont pour mission de structurer les réseaux de prise en charge et d’en assurer la bonne articulation sur le territoire à travers la création de cellules de coordination post-Covid. En janvier 2022, l’ensemble du territoire dispose d’un maillage permettant la prise en charge des Covid longs, avec 130 cellules de coordination post-Covid.

La structuration de l’offre de santé Covid long et l’appui apporté notamment aux cellules de coordination post-Covid ont fait l’objet d’un financement de 20 millions d’euros au titre du Fond d’investissement régional (FIR) 2022-2025.

Sur le plan de la formation, le Covid est un thème de formation continue prioritaire et l’Assurance Maladie facilite la diffusion d’information sur le Covid et ses complications.

Parallèlement à la mission d’organisation sanitaire, la structuration de la recherche et la sensibilisation autour de cette thématique s’effectue au sein de l’ANRS-MIE qui a créé en janvier 2021 une action coordonnée « Covid long ». L’allocation budgétaire de l’État allouée à la recherche sur les Covid longs est à date de 9,51 millions d’euros.

L’objectif affiché par le ministère des Solidarités et de la Santé est clair : poursuivre et intensifier les actions menées pour prendre en charge les Covid longs. Cet objectif réclame une structuration encore plus importante de la réponse publique face à la maladie, ainsi que des moyens renforcés.

Un groupe d’experts sur le Covid long a été constitué pour conseiller et orienter l’action du ministère des Solidarités et de la Santé en matière de Covid long. Il veillera également à la bonne mise en œuvre d’une feuille de route fixée.

Cette feuille de route structure une réponse plus que jamais nécessaire, alliant recherche, réseau de prise en charge et information des professionnels et du grand public :

1/ Améliorer la prise en charge des patients atteints de Covid longs

  • élaborer et suivre des indicateurs pour évaluer l’évolution de la prise en charge des patients touchés par une forme persistante de Covid ;
  • investir 20 millions d’euros pour appuyer la structuration du réseau de prise en charge des Covid long, et notamment les cellules de coordination post-covid ;
  • développer des critères diagnostics précis du Covid long et les critères d’imputabilité au SARS-CoV-2 ;
  • améliorer la détection des personnes touchées par le Covid long par les soignants de premier recours en favorisant la formation et les outils numériques ;
  • développer une plateforme numérique pour la coordination de la prise en charge des Covid longs à usage des professionnels et des patients ;
  • développer un modèle de prise en charge qui puisse profiter aux autres formes de syndromes post-infectieux de type fatigabilité chronique au-delà du Covid long ;
  • labelliser des centres de références du Covid long pédiatrique.

2/ Accroître les connaissances sur la maladie

  • investir 10 millions d’euros supplémentaires dans la recherche sur le Covid long ;
  • estimer par recensement et modélisation le nombre de personnes touchées par une forme de Covid long par rapport à la prévalence attendue ;
  • développer la mise en place de registres de suivi des patients post- Covid.

3/ Développer l’information sur le Covid long au sein de la population et des professionnels de santé

  • développer les « patients experts » Covid long ;
  • développer les supports d’informations, campagnes et outils de communication
  • développer la formation spécialisée en Covid long pour augmenter le nombre de soignants « experts » ;
  • développer une plate-forme institutionnelles pour fournir du matériel pédagogique et permettre le partage d’informations entre les organisations et le personnel de santé ;
  • intégrer les associations de patients dans la co-construction et la communication des informations sur le Covid long et autres syndromes post- infectieux ;
  • développer un réseau international scientifique spécifique au Covid long.
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