
17 Mar Ouverture d’un cycle de consultations sans précédent sur l’avenir de la Corse
A la demande du Président de la République et du Premier ministre, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, est en Corse jusqu’à vendredi, afin d’ouvrir un cycle sans précédent de discussions avec l’ensemble des élus et des forces vives de l’île visant à trouver les conditions d’évolution de la Corse dans la République. Le ministre va également à la rencontre des forces de l’ordre qui sont mobilisées depuis plusieurs jours pour maintenir l’ordre public.
Cette visite intervient dans un contexte de violences inacceptables, avec plus de 130 policiers et gendarmes blessés.
Nous avons fixé un préalable à ce cycle de discussions sur l’avenir institutionnel, écologique, social et culturel de l’île : le retour au calme. Le Gouvernement ne dialogue pas sous la pression de la rue.
Concernant l’agression d’Yvan Colonna, afin de mettre en lumière les circonstances de l’agression et les dysfonctionnements manifestes au sein de la prison d’Arles, trois enquêtes ont été ouvertes : une enquête parlementaire, une enquête judiciaire et une enquête administrative. Le parquet antiterroriste a été saisi et une instruction judiciaire a été ouverte.
Très vite, le Premier ministre a pris des mesures d’apaisement. La levée du statut de détenu particulièrement signalé (DPS) d’Yvan Colonna et des deux autres détenus était dans l’ordre des choses et permet aux proches d’Yvan Colonna de lui rendre visite à l’hôpital plus facilement. Les rapprochements avaient d’ailleurs été anticipés depuis plusieurs mois. Les travaux de la prison de Borgo avaient d’ailleurs éte lancés avant le début des émeutes et sont quasiment terminés. Ce rapprochement n’aura toutefois pas lieu sous la pression. Là aussi, le retour au calme est un prealable.
Depuis 5 ans, l’État apporte un soutien important à la Corse. 11 dispositifs fiscaux existent aujourd’hui pour permettre aux Corses d’affronter les difficultés insulaires. De même, l’Etat soutient financièrement l’île dans le contentieux qui existe avec la Commission européenne et, tout au long de l’épidémie de Covid, l’Etat a été au rendez-vous en Corse.
Toutefois, le Gouvernement ne nie pas les difficultés auxquelles est confrontée la jeunesse Corse, à commencer par la difficulté pour se loger, sur une île où 40% des résidences sont des résidences secondaires.
Sur la question institutionnelle, l’Etat aborde les échanges l’esprit ouvert et lance à ce titre une concertation sans précédent, avec l’exécutif corse, les forces politiques et les forces vives de l’île.
L’objectif est de refermer 50 ans de débats et d’ouvrir dans le cadre d’un possible prochain mandat du Président de la République, la possibilité d’une évolution institutionnelle de l’île. Si à l’issue de ces discussions, les propositions retenues contiennent une modification constitutionnelle, il appartiendra au Président de la République, s’il le souhaite, de les enclencher. A titre d’exemple, la Polynésie dispose d’une autonomie qui lui permet d’être pleinement dans la République et d’avoir un statut particulier avec des compétences spécifiques.
C’est pourquoi le cycle de discussions ne doit pas seulement s’arrêter au sujet institutionnel mais aborder aussi le sujet de la vie quotidienne.
L’avenir de l’île dépendra enfin grandement de son avenir économique. C’est le sens du plan de transformation et d’investissement pour la Corse (PTIC) signé en 2021 et prévoyant une enveloppe de 500 millions d’euros sur cinq ans pour aider à transformer le territoire et son tissu économique.