Varenne agricole de l’eau : le Gouvernement s’engage pour protéger et adapter l’agriculture française face au changement climatique

Le Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique a été clôturé par le Premier ministre au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Lancé le 28 mai 2021, il visait à engager une réflexion collective et à construire des politiques durables pour la résilience de l’agriculture face aux aléas climatiques.

Avec la récurrence d’épisodes de sécheresse en été, de gel ou encore de pluies diluviennes en hiver, les agriculteurs sont les premières victimes des effets du changement climatique. À la suite des Assises de l’eau, le Varenne a associé l’ensemble des parties-prenantes (agriculteurs, ONG, élus, services de l’État et opérateurs, …) pour identifier des solutions permettant l’adaptation et la protection des agriculteurs face à ces aléas.

Les travaux du Varenne, qui ont duré six mois et réuni plus de 1 400 participants (parlementaires, chercheurs, experts…), ont permis de trouver des solutions concrètes à la double question de la raréfaction des ressources en eau et de la nécessité de l’eau pour l’agriculture. Le Premier ministre a dressé les perspectives pour une mise en œuvre des recommandations des groupes de travail :

  • Se doter d’outils d’anticipation et de protection de l’agriculture dans le cadre de la politique globale de gestion des aléas climatiques.

Une réforme historique de l’assurance récolte a été annoncée le 10 septembre dernier par le Président de la République. Le projet de loi pose le cadre de la réforme du système d’assurance récolte face à la multiplication des aléas météorologiques, liés au changement climatique. L’objectif est d’améliorer la couverture des risques des agriculteurs et de préserver la souveraineté alimentaire de la France. Le projet de loi d’assurance récolte a déjà été adopté en première lecture à l’Assemblée nationale et va être examiné la semaine prochaine au Sénat.

Cette réforme d’ampleur est fondée à la fois sur une meilleure répartition des responsabilités, sur davantage de visibilité et sur plus d’équité, car elle sera ouverte à tous les agriculteurs. Incontestablement, elle conduira un effort de solidarité nationale supplémentaire. Aujourd’hui, nous consacrons environ 300 millions d’euros par an pour indemniser les agriculteurs victimes des aléas climatiques. Avec le nouveau dispositif d’aide qui sera voté, ce soutien passera à 600 millions d’euros, soit un doublement de l’intervention de la solidarité nationale grâce principalement à un effort budgétaire.

  • Renforcer la résilience de l’agriculture dans une approche globale en agissant notamment sur les sols, les variétés, les pratiques culturales et d’élevage, les infrastructures agro-écologiques et l’efficience de l’eau d’irrigation.

L’objectif est d’adapter l’agriculture vers une moindre consommation d’eau, et de trouver d’autres façons de produire. Chaque filière doit désormais décliner une stratégie propre pour s’adapter via des outils spécifiques.

En parallèle, le Gouvernement a déjà déployé, grâce à France Relance, 100 millions d’euros d’aides à l’investissement sur les solutions déjà reconnues et disponibles pour la protection et l’adaptation face au changement climatique. Cet accompagnement sera renforcé grâce à France 2030, par l’ouverture de deux enveloppes spécifiques de 100 millions d’euros chacune, qui permettront de financer des techniques et matériels innovants permettant de renforcer la protection de l’agriculture contre le réchauffement climatique, et de financer des appels à projets menés par les différentes filières pour accompagner l’innovation (nouvelles méthodes de production, d’irrigation, développement de plantes plus résistantes à la sécheresse, etc.).

Enfin, l’État co-financera des initiatives locales allant dans le sens d’une plus grande résilience de l’agriculture face au changement climatique.

  • Accéder à une vision partagée et raisonnée de l’accès aux ressources en eau mobilisables, dans le respect des équilibres et milieux naturels pour l’agriculture sur le long terme.

Pour permettre une gestion la plus territorialisée de l’eau, le gouvernement prévoit de renforcer le rôle des préfets dans la conception et la mise en œuvre des PTGE (projets territoriaux de gestion de l’eau) en modifiant l’instruction de 2019, de sorte à permettre une décision de l’État lorsque la concertation n’a pas permis d’aboutir à un consensus. Les textes seront également modifiés pour que les préfets puissent autoriser et encadrer les volumes prélevables en hiver.

Le Premier ministre souhaite enfin faire émerger une nouvelle génération de dispositifs de gestion de l’eau, en utilisant une partie de l’enveloppe de 100 millions d’euros du plan France 2030 pour financer les dispositifs innovants de pilotage intelligent des stockages de l’eau, et mener des expérimentations en matière de récupération des eaux de pluie diluviennes hivernales et de réutilisation des eaux usées.

Pour garantir la mise en œuvre effective de ces dispositions, un délégué interministériel devrait être nommé prochainement.



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