Un plan de lutte contre les violences faites aux enfants

A l’occasion de l’anniversaire des 30 ans la Convention internationale des droits de l’enfant, le Président de la République s’est exprimé le mercredi 20 novembre à l’UNESCO soulignant que le sujet doit « mobiliser toute la société ». Adrien Taquet, secrétaire d’Etat en charge de la protection de l’enfance auprès de la Ministre des Solidarités et de la santé, a présenté l’intégralité du plan de lutte contre les violences faites aux enfants.

En 2018, plus de 52 000 enfants ont été victimes de violences, mauvais traitements ou abandons. 1 enfant meurt sous les coups de ses parents tous les 5 jours. En ce qui concerne les violences conjugales, dans 93 % des cas, les enfants sont témoins de violences et dans 21,5 % des cas, ils sont eux-mêmes maltraités physiquement. On estime à plus de 130 000 le nombre de filles et 35 000 le nombre de garçons qui, par an, subissent des viols ou des tentatives de viols, en majorité incestueux.

Le plan de lutte contre les violences faites aux enfants va donc mobiliser l’ensemble du Gouvernement autour d’un objectif : protéger chaque enfant en tout lieu et à tout moment, afin qu’aucun contexte ni aucun environnement n’échappe à la vigilance nécessaire, car il est un droit sans lequel aucun autre droit n’est possible : le droit à la sécurité matérielle et affective.

Le plan propose 22 mesures, autour de cinq objectifs

– Sensibiliser, former et informer, en promouvant par exemple de l’intervention des associations pendant le temps périscolaire pour renforcer la prévention du harcèlement scolaire et des violences sexuelles.

– Libérer la parole, et favoriser le repérage et les signalements. On sait que bien souvent les enfants maltraités se terrent dans le silence, incapables de révéler les souffrances qu’ils endurent.

Les moyens du numéro 119 seront renforcés dans l’objectif d’arriver au zéro appel sans réponse (+400 000€ en 2020). Des équipes pédiatriques référentes dans chaque région seront mises en place pour former, conseiller et soutenir les médecins confrontés à des cas de maltraitance.

– Mieux protéger les enfants au quotidien.

Un contrôle systématique des antécédents judiciaires des professionnels exerçant une activité au contact habituel des enfants sera garanti. Le Président de la République a annoncé que les peines pour la consultation d’images pédopornographiques seraient portées à cinq ans. Les individus condamnés pour ce délit seront inscrites automatiquement au fichier Fijais (des auteurs d’infractions sexuelles) et interdites de travailler auprès d’enfants. « Les personnes qui dirigent des crèches, des écoles, des clubs de sport, des associations agréées, non seulement pourront mais devront consulter ce fichier quand elles embauchent quelqu’un. »

Plus d’un enfant sur 10 a été exposé à la pornographie avant l’âge de 11 ans. Pour lutter contre cette exposition, le Président de la République a donné six mois aux acteurs du numérique pour « mettre en place un contrôle parental par défaut », plutôt qu’une option volontaire comme c’est le cas actuellement. Adrien Taquet lancera des travaux avec ses homologues européens et internationaux pour aboutir en 2020 à une nouvelle déclaration de politique internationale sur la protection des enfants dans le monde numérique.

– Mieux accompagner les enfants victimes , avec notamment la création de nouvelles unités spécialisées dans la prise en charge du psycho-traumatisme afin de renforcer le maillage territorial.

– Prévenir le passage à l’acte et éviter la récidive. Un numéro d’écoute et d’orientation des personnes se signalant comme attirées sexuellement par les enfants pour prévenir le passage à l’acte sera expérimenté.

Le Président de la République recevra en janvier prochain les associations en charge de ce combat  pour faire un point sur l’avancée des chantiers.

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