22 Nov Hôpital : un plan d’urgence présenté
Le Premier ministre, Édouard Philippe, et la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, présentaient ce mercredi 20 novembre un plan d’urgence pour l’hôpital.
Le Gouvernement a conscience que l’hôpital public est en grande difficulté, et qu’il est confronté à une crise de l’investissement et à une crise d’attractivité des métiers du secteur hospitalier.
Dès son arrivée, le Gouvernement a partagé avec les acteurs un diagnostic de la situation et a travaillé avec eux à une transformation en profondeur de l’ensemble de notre système de santé, afin de lui redonner sens et efficacité, de travailler à une meilleure articulation entre la médecine de ville et le secteur hospitalier, et de favoriser des réponses adaptées à chaque territoire.
Les mesures structurelles portées par le Gouvernement depuis le début du quinquennat vont dans le bon sens et vont inverser les tendances à l’œuvre, mais elles mettent nécessairement du temps à produire leurs effets. Par exemple : un médecin c’est plus de 10 ans de formation, les effets de la fin du numerus clausus ne pourront être visibles de suite.
La réponse du Gouvernement est donc de prendre toutes les mesures pour accélérer les effets du plan Ma Santé 2022 et répondre aux tensions immédiatement.
Pour cela, le plan d’urgence pour l’hôpital présenté s’articule autour de trois objectifs forts, pour une réponse massive d’ampleur inédite.
Restaurer l’attractivité de l’hôpital, en redonnant envie de s’engager à l’hôpital public et d’y construire une vraie carrière et en récompensant l’engagement des personnels ;
– Pour les débuts de carrières des médecins et des paramédicaux, avec une prime d’engagement dans la carrière hospitalière ;
– Pour les 40 000 infirmiers et aides-soignants à Paris et en petite-couronne dont le salaire est inférieur à la médiane avec une prime spécifique de 800€ nets/an ; les aides-soignants des services de gériatrie avec une prime de 100€ nets/mois ;
– En accordant des marges de manœuvre pour mieux reconnaître le travail de chacun avec des enveloppes allouées au niveau des services sur des critères de qualité des soins et de prise en charge, ce qui représentera une prime d’environ 300€/an.
Déverrouiller le fonctionnement des hôpitaux, en faisant confiance aux responsables de terrain et en facilitant les prises de décision ; concrètement : lutter contre la bureaucratie ;
– En renforçant la place du médecin dans la gouvernance et dans le management, par exemple en instaurant le principe de codécision et de co-nomination, en ouvrant complètement aux médecins le vivier des chefs d’établissement ;
– En simplifiant la gestion du quotidien des hôpitaux et en luttant contre les dérèglements qui nuisent au fonctionnement normal des services (lutte contre les pratiques de « mercenaires » sur l’intérim médical et ouverture d’un chantier spécifique sur la permanence des soins en établissement de santé qui devra aboutir avant la fin du premier semestre 2020 sera lancée).
Investir dans l’hôpital pour lui donner les marges de manœuvre nécessaires à sa transformation ; lui donner la « bouffée d’oxygène » nécessaire
– Dès la fin de cette année, plus de 400M€ mis en réserve seront débloqués ;
– Le budget de l’assurance-maladie sera augmenté de manière massive et inédite, e 1,5Md sur 3 ans (dont +300M€ dès 2020), en augmentant l’ONDAM et les tarifs en hausse sur trois ans (+ 0,2% minimum chaque année jusqu’en 2022 et en fonction du succès de la pertinence des soins, ils pourront augmenter au-delà) seront garantis.
– 150M€ seront attribués chaque année sur 2020-2022 pour réinvestir dans les outils du quotidien en relançant l’investissement courant, qui fait le plus défaut aujourd’hui, pour l’achat de petits matériels ou l’accomplissement de travaux de rénovation légère… qui amélioreront le quotidien des personnels. Ce sont les chefs d’établissement qui auront la main pour définir leurs priorités d’investissement.
– Enfin, des marges de manœuvre seront redonnées aux hôpitaux pour se transformer par un programme massif et ultra-rapide de reprise de dettes de 10 milliards d’euros sur 3 ans.