21 Juin Revaloriser les métiers du « grand âge » : une des priorités de la future loi dépendance et autonomie
On ne peut que s’en réjouir : les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses. Dans le Doubs, en 2016, 48 268 personnes avaient 75 ans et plus, soit 9% de la population totale. L’INSEE prévoit qu’elles seront 93 250 en 2050, ce qui représenterait plus de 15% de la population totale du Doubs. « Les personnes du quatrième âge seraient près de deux fois plus nombreuses en 2050 qu’en 2013 » soulignait l’Institut. Rappelons une évidence, les personnes de plus de 75 ans sont davantage concernées par les problèmes de dépendance et de santé.
Lorsque Dominique Libault, en charge de la concertation grand âge et autonomie, a remis le 28 mars dernier son rapport à la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn en soulignait les trois priorités : qualité des prises en charge, baisse du reste à charge en établissement et revalorisation des métiers du grand âge, étant entendu que le rapport indiquait qu’il faudrait 80 000 postes supplémentaires en EHPAD.
Le Premier ministre l’a rappelé lors de son discours de politique générale prononcé le 12 juin devant l’Assemblée nationale : la réforme du grand âge et de l’autonomie fera l’objet d’un projet de loi qui sera présenté à l’automne en Conseil des ministres.
L’ambition est bien de transformer en profondeur la manière dont est reconnu et pris en charge le risque de perte d’autonomie lié au vieillissement. La priorité est de sécuriser cette prise en charge dans la durée et sur tout le territoire, pour répondre aux besoins des personnes âgées et de leurs familles. Rien ne pourra se faire sans les professionnels et les acteurs qui participent à la prise en charge des personnes âgées.
Pour renforcer l’indispensable attractivité du secteur, il faut revaloriser les métiers du grand âge. Aujourd’hui, les personnes qui travaillent auprès des personnes âgées en perte d’autonomie représentent 830 000 emplois à taux plein. Du fait de la seule évolution démographique, ce nombre devrait augmenter d’environ 20 % d’ici 2030, sans tenir compte des hausses des effectifs qui seront nécessaires pour améliorer la qualité des prises en charge. Or, les structures, à domicile comme en établissement, peinent à recruter et à fidéliser leur personnel.
La ministre des Solidarités et de la santé l’avait annoncé : une mission spécifique consacrée à la revalorisation des métiers du grand âge serait mise en place. Confiée à une personnalité qualifiée, elle aura pour objectif de formuler des recommandations de court et long terme pour revaloriser les métiers du grand âge. Ses conclusions seront remises à l’automne, pour être intégrées au projet de loi sur le grand âge.
Myriam El Khomri, ancienne adjointe au maire de Paris, secrétaire d’Etat à la politique de la ville et ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, a accepté d’assurer cette mission auprès d’Agnès Buzyn. Parmi les préconisations, nul doute que seront abordées les formations et les filières d’accès à ces métiers.